jeudi 8 octobre 2009

Sauvegarde Time Machine sur un disque réseau

Heureux utilisateurs de MacOS X 10.5 Leopard et 10.6 Snow Leopard, vous avez sous la main le plus simple et efficace logiciel de sauvegarde jamais réalisé! Le principe est simplissime autant qu'élégant: les fichiers et répertoires sont recopiés "à plat", sans aucune compression, pour la première sauvegarde; ensuite, lors des sauvegardes incrémentales horaires, seuls les fichiers modifiés sont copiés, les autres sont des sortes de liens symboliques, tout ceci en exploitant le nouveau système de gestion de fichiers très puissant de Leopard (voir cet article pour plus de détails). L'interface de récupération de fichiers est aussi très bien faite: elle simule un Finder qui vous balade dans les fichiers et le temps. Voir l'article d'Apple, et aussi celui-ci.

Cette technique a un avantage: pas de risque de perdre des données pendant une sauvegarde et possibilité de récupérer ses données même sans Time Machine (puisque les fichiers sont copiés tels quels). Et un inconvénient: cela prend de la place... et du débit; de gros volumes de données sont transférés à chaque fois; même sans rien faire, les fichiers systèmes font 1 ou 2 Go à sauvegarder chaque heure...

En outre, vous aurez sûrement remarqué l'impossibilité de sélectionner un disque réseau pour déposer vos sauvegardes... Seuls les disques locaux sont proposés, et c'est bien bête car une sauvegarde n'est sécurisée que si elle n'est pas physiquement au même endroit que l'original ! Apple incite à utiliser soit des disques amovibles connectés directement sur votre machine (par USB ou FireWire), soit la Time Capsule, seul disque réseau reconnu...

On trouve cependant une solution sur le Net; ici par exemple. Elle est assez simple (que ceux qui ne sont pas à l'aise avec la ligne de commande passent leur chemin), la voici en 4 étapes:
  1. lancer un Terminal
  2. Pour autoriser l'affichage des disques réseau dans Time Machine, tapez ceci:
    defaults write com.apple.systempreferences TMShowUnsupportedNetworkVolumes 1
  3. Cela ne suffit pas forcément, car Apple peut bloquer la création d'une image lors de la première sauvegarde. Il faut donc contourner le problème, en recopiant cette ligne de commande (remplacez "320g" par le nombre GigaOctets que vous réservez sur votre disque de sauvegarde), ce qui va créer un (tout petit) fichier image sur votre bureau:
    sudo hdiutil create -size 320g -type SPARSEBUNDLE -nospotlight -volname "Backup of myself" -fs "Case-sensitive Journaled HFS+" -verbose ~/Desktop/_.sparsebundle
  4. Recopiez ensuite ce fichier sur votre disque réseau (remplacez "mondisquereseau" par le nom du point de montage de votre disque):
    cp ~/Desktop/_.sparsebundle /Volumes/mondisquereseau/
Personnellement, j'utilise cette astuce pour sauvegarder sur un disque se trouvant sur une machine Linux, exporté par Samba, sans aucun problème depuis plusieurs mois (à part le soucis et sa solution décrits ci-dessous). Time Machine monte automatiquement le disque pour lancer une sauvegarde, ou pour récupérer des fichiers.


En cas d'erreur Time Machine...

Ce qui va suivre concerne aussi les sauvegardes sur disque local.

A. Disparition des sauvegardes anciennes

Il peut arriver que les sauvegardes anciennes disparaissent partiellement dans l'interface Time Machine: les dates sont affichées mais il n'est plus possible d'y accéder. Pas de panique, les fichiers sont bien là, et la solution est très simple:
  1. Ouvrir les préférences Time Machine;
  2. Cliquer sur "Choisir un disque...", sélectionner votre disque de sauvegarde (il l'est probablement déjà) et cliquer sur "Configurer Time Capsule";
  3. Time Machine va relancer une sauvegarde au bout de 2 minutes, et tout revient à la normale à la fin de l'opération.

B. Erreur de sauvegarde

Il arrive aussi que la sauvegarde plante avec un gentil message «à la Microsoft» : "Erreur de Time Machine. Impossible de terminer la copie de sauvegarde. Une erreur s'est produite lors de la copie des fichiers sur le volume de sauvegarde". Si l'erreur persiste à la sauvegarde suivante, c'est qu'il y a un vrai problème. Quand on regarde dans "system.log" avec la Console, on trouve toutes sortes de messages indigestes, et un dernier passage qui ressemble à ça:

/System/Library/CoreServices/backupd[]: Indexing a file failed. Returned -1134 for: /Applications/..., /Volumes/Image disque/Backups.backupdb/...
/System/Library/CoreServices/backupd[]: Aborting backup because indexing a file failed.
/System/Library/CoreServices/backupd[]: Stopping backup.
/System/Library/CoreServices/backupd[]: Copy stage failed with error:11
/System/Library/CoreServices/backupd[]: Backup failed with error: 11.


J'ai passé pas mal de temps sur les forums avant de trouver la solution. Le numéro d'erreur annoncé dans le log est variable (-1134 dans mon cas), et peut concerner n'importe quel fichier de n'importe quelle application... ce qui fait que les forums cafouillent souvent pour identifier le problème. L'origine de l'erreur semble être liée à une interruption brutale pendant la dernière sauvegarde (mise en veille du Mac, déconnexion du disque de sauvegarde, coupure réseau, ...), et Time Machine cherche à rattraper le coup ensuite... et ça ne semble pas très au point. Je ne félicite pas Apple sur ce coup-là.

La solution a été trouvée sur ce forum, et elle est ultra-simple: il suffit d'effacer la dernière sauvegarde qui pose problème, et Time Machine reprendra son travail tranquillement. Voici la procédure (qui a marché pour moi):
  1. s'assurer que le disque de sauvegarde est bien en route, connecté et alimenté;
  2. désactiver Time Machine (pour éviter qu'une sauvegarde ne se lance pendant la manip);
  3. aller sur le disque de sauvegarde avec Finder et montez l'image disque en double-cliquant sur le fichier "nom d'ordinateur_adresseMac.sparsebundle"; pendant la vérification des volumes, vous pouvez cliquer sur "Ignorer" si vous ne voulez pas attendre.
  4. aller dans "backups.backupd/nom d'ordinateur", et mettre à la corbeille les fichiers correspondant à la dernière sauvegarde: le dernier répertoire en date + celui se terminant par ".inProgress" + le fichier lien "Latest" (tout ça ce devrait être à la fin de la liste);
  5. démontez l'image disque;
  6. lancer une sauvegarde ("Sauvegarder maintenant").

samedi 26 septembre 2009

Logiciels MacOS X

Quelques liens intéressants (que du logiciel gratuit, et souvent libre) pour télécharger des logiciels MacOS X Leopard (et Snow Leopard pour la plupart) :
  • Les indispensables: Thunderbird, Firefox, OpenOffice, GoogleEarth, Picasa, Gimp, VLC, Skype.
  • Les spécialisés: TeXShop (interface pour le génial traitement de texte d'édition professionnelle LaTeX), LilyPond (le LaTeX de l'édition musicale), Inkscape (éditeur de graphismes vectoriels), Audacity (édition de fichiers audio), FileZilla (client FTP), muCommander (gestionnaire de fichiers / client FTP), SketchUp (modélisation 3D de Google).
  • Les sites de téléchargement: Open Source Mac , Apple.
  • Sauvegardes et espace disque: je ne saurais que trop conseiller l'utilisation de Time Machine (voir aussi mon article), en y ajoutant le petit programme TimeMachineEditor qui vous permettra de programmer les sauvegardes quand ça vous arrange. Si vous êtes sous Leopard (10.5) ou Tiger (10.4), le programme Monolingual vous fera gagner très simplement jusqu'à 2 Go sur votre disque dur, en éliminant tous les fichiers multilingues du MacOS X. Mais une mise à jour vers Snow Leopard sera plus radicale en vous faisant gagner près de 10 Go sur votre disque système !! Le logiciel MacFilelight quant à lui, vous permettra de détecter graphiquement les répertoires et fichiers qui prennent le plus de place sur votre disque. DaisyDisk fera la même chose mais en beaucoup plus abouti et évolué; il est malheureusement payant mais fonctionne très bien en version démo.
  • Windows: la solution 100% compatible est le double-boot avec BootCamp (intégré à Leopard), mais VirtualBox de Sun marche très bien aussi, et vous permet d'installer autant de machines virtuelles que vous voulez (XP, Vista, Linux, ... ou DOS), avec leurs disques durs virtuels (sous forme d'images ISO) sans rebooter. Attention: BootCamp et VirtualBox n'incluent pas de licence Windows; à vous de vous les procurer.
  • Les widgets: le Dictionary Anglais intégré a sa version française: Dictionnaire (inclut les conjugaisons, les synonymes, l'étymologie).
  • Visioconférence: XMeeting permet les protocoles H323 et SIP. La dernière version stable fonctionne sous Leopard, mais en cas de mise à jour Snow Leopard il faut suivre la procédure décrite dans ce forum.
  • Sismomètre (MacBook uniquement): dans tous les MacBook, il y a un capteur accélérométrique 3 composantes appelé Sudden Motion Sensor (SMS), qui protège le disque dur lors des chutes. Il s'agit d'un modèle de la marque Kionix, une petite pastille carrée de 5 mm de coté, avec une bande passante 0 à 1500 Hz! Daniel Griscom a ainsi développé le logiciel Seismac qui permet de transformer son MacBook en véritable sismographe temps-réel jusqu'à 200 Hz d'échantillonnage, mais seulement 8 bits de dynamique. Toujours pour exploiter ce capteur, il y a aussi iAlertU qui permet d'activer une alarme si on touche au MacBook (envoi la photo du voleur par e-mail!), ou encore LiquidMac (voir toutes les applications très originales de son auteur Oriol Ferrer Mesià) amusant et inutile mais bon... pas autant que le génial MacSaber. Pour les développeurs, l'auteur de Seismac donne toutes les librairies de contrôle du capteur (SMSLib) pour écrire son propre programme, et un utilitaire en ligne de commande qui renvoie les 3 valeurs d'accélération. Également, la commande AMStracker qui permet d'activer le très marrant (mais vite lassant) SmackBook.
  • Thermomètres: pour ceux qui aiment les capteurs, sachez qu'un MacBook comporte pas moins de 10 capteurs de température: boîtier, alim, processeurs, WiFi... Le logiciel Temperature Monitor permet de suivre toutes les valeurs en temps-réel et même de les enregistrer.
  • WiFi: le logiciel AP Grapher permet de détecter les réseaux WiFi disponibles et mesurer puissance, débit, et bruit de votre connexion.
  • Économiseur d'écran: un seul choix, le petit open source gratuit Lotsawater qui simule de façon très réaliste un plan d'eau sous la pluie... mon MBA devient «MacBook Water»!
  • Fond d'écran d'accueil: chacun ses goûts mais l'écran d'accueil de MacOS (si vous demandez une identification à l'ouverture de session) est vraiment horrible... Pour en changer, installer simplement Loginox (penser à redimensionner votre nouvelle image en 2560 x 1600, exactement). Avec le même logiciel, vous pourrez revenir au fond d'écran d'origine.
  • Les forums sérieux: Apple, MacBidouille.
  • Les sites pas sérieux: je ne vais pas faire la liste (sans intérêt), mais seulement signaler le site OS X Facile, très visité et bien référencé sur Google, mais sur lequel il ne faut à mon avis pas s'attarder. Outre des pages très didactiques sur MacOSX et une maintenance exemplaire, ce site donne parfois de dangereux conseils pour des débutants, souvent venant du monde Windows (à en croire les commentaires), leur laissant croire qu'on doit bidouiller un Mac avec toute une batterie d'outils hétéroclites et une stratégie militaire, comme on était quasi obligé le faire avec Microsoft. Si je me permets de dénoncer cela, c'est que la note 12/20 que je leur ai attribuée (en expliquant pourquoi) a été tout simplement censurée !! Ça en dit long sur la déonthologie des auteurs du site, et sur la prétendue moyenne de 19/20 de leur Livre d'Or !

lundi 6 avril 2009

Airport 7.4.1: problème WiFi 5 GHz en Europe

La mise à jour du firmware Airport 7.4.1 (Time Capsule, Airport Express, ...) de début mars 2009 a pu provoquer des problèmes sur les matériels achetés en Amérique et utilisés en Europe: si vous aviez configuré votre réseau WiFi en 802.11n 5 GHz (ce qui permet un débit très appréciable à 270 Mbps), le point d'accès choisit automatiquement le canal 149 (le premier disponible), qui n'existe malheureusement pas en Europe... Votre réseau devient alors invisible, alors que la configuration semble correcte! On trouve quelques personnes qui ont été confrontées à ce problème et la solution n'est pas triviale.

Les plus tenaces auront remarqué que cette perte coïncide à peu près avec la mise à jour du firmware... et auront probablement cherché à remettre l'ancienne version, ce qui résout en effet le problème radicalement. Ce n'est pas si simple car les mises à jour sont automatiques... Il faut donc aller dans le menu Utilitaire AirPort et cliquer sur Rechercher les mises à jour... tout en maintenant la touche Option (Alt) enfoncée, et choisir le firmware précédent dans la liste.

Mais en attendant la correction du bug par Apple, j'ai trouvé une autre solution plus simple sur le forum HardMac : il suffit d'imposer l'un des canaux européens (36, 40, 44 ou 48). Or, dans le menu Sans fil de la configuration manuelle, l'option Canal est bloquée sur Automatique, sans autre choix possible. Il faut, là encore, maintenir la touche Option (Alt) enfoncée et cliquer sur le menu et choisir par exemple le canal 36. Problème résolu.

dimanche 5 avril 2009

Solution élégante pour étagère longue portée

Pour permettre le rangement au dessus d'un bureau sans empiéter sur l'espace de travail (pas d'équerres au mur, ni supports jusqu'au sol), j'ai opté pour la solution d'installer 2 longues planches de bois sur toute la largeur de la pièce (2,30 m). Les murs de l'appartement étant entièrement recouverts de cloisons type BA13 (Placoplatre), il a fallu d'abord fixer solidement 2 tasseaux (section 20x30mm) avec des crochets type Molly, sur les cotés et tout le long du mur. Les étagères elles-mêmes sont constituées de 2 planches de pin massif d'épaisseur 22mm, visées sur les tasseaux.

Malgré cela, la portée importante du système a inévitablement provoqué le fléchissement (flambage) de la partie avant des étagères sous le poids des livres... Ne voulant pas installer d'équerre en plein milieu, ni faire de nouveaux trous dans le mur, j'ai imaginé une solution aussi discrète qu'efficace: une simple planche (pin massif 18mm), perpendiculaire au mur et fixée entre les 2 étagères (voir schémas, vues de face et profil).
Comme on le voit sur la vue de profil, l'équerre est découpée pour être bien plaquée au mur, et fixée aux 2 étagères haute et basse par des longues vis (50mm) dans sa tranche.

Pour la planche du haut, le poids est ainsi reporté par une pression sur le mur et sur le tasseau du bas (zone entourée en rouge), les nouvelles vis subissant une force de cisaillement quasi horizontal. Pour la planche du bas, le poids est reporté par une traction vers le bas de l'équerre, les 3 vis subissant une force de traction verticale (d'où la nécessité de leur longueur importante). L'équerre elle-même subit des contraintes cisaillantes, ce que le bois supporte très bien. À noter que les vis de fixation des planches aux tasseaux subissent également du cisaillement.

Côté réalisation, l'important est que l'équerre épouse parfaitement le profil des étagères et soit bien plaquée au mur, surtout au moment crucial de l'apposition des premières vis. Prendre des vis de bonne qualité car tout repose dessus. Les vis vendues en assortiments bon marché sont généralement faites de métal très médiocre, voire inutilisable. Résultat en photos ci-dessous:

Les planches restent parfaitement rectilignes malgré le poids important (plus de 100 kg sur chaque planche).

lundi 12 janvier 2009

Picasa pour Mac: enfin !

Ça y est, la version Picasa 3 (beta) est sortie en version Mac OS X. Il était temps, et l'on commençait à s'impatienter sérieusement (voir mon article précédent).

Il suffit d'aller sur le site google: http://picasa.google.com/mac/. Adieu iPhoto !!

S'est posée la question épineuse du transfert de mes photos et albums depuis Windows. L'avantage de Picasa est que la simple copie des répertoires contenant les photos (par exemple via un disque dur externe), permet de retrouver toutes les modifications (recadrage, contraste, effets divers...) mais aussi les légendes de photos, et ce quelque soit le système d'exploitation (Windows, Linux et maintenant MacOS X). Les modifications sont en effet stockées dans un petit fichier "Picasa.ini" présent dans chaque répertoire (fichier au format XML), et les légendes sont insérées dans le fichier image lui-même, grâce à l'en-tête JPEG. En revanche, les albums Picasa sont gérés par le logiciel dans une base de données qui lui est propre, et ne sont donc pas si facilement transportables...

Ce sujet est souvent abordé dans les forums du Net. Je résume ici la solution, pour passer de Picasa3 sur une machine Windows, à Picasa3 sur une machine Mac, en conservant vos albums.
  1. Sur Windows: quitter Picasa.
  2. Sur Windows: copier tous vos répertoires photos sur un disque externe, par exemple "Mes Photos".
  3. Sur Windows: copier le répertoire caché "C:\Documents and Settings\toto\Local Settings\Application Data\Google\Picasa\Picasa3Albums" sur le disque externe; si vous avez installé Picasa2 puis upgradé la version 3, le répertoire s'appellera "Picasa2Albums".
  4. Sur MacOS: copier votre répertoire "Mes photos" depuis le disque externe sur votre Mac. Mettez-le par exemple dans le répertoire "Documents".
  5. Sur MacOS: installer Picasa, et au besoin configurer dans "Tools -> Folder manager..." le répertoire contenant vos photos (a priori, le répertoire "Documents" est inclus par défaut). Laisser le programme scanner votre disque.
  6. Sur MacOS: quitter Picasa (impératif pour la suite) et copier le contenu du répertoire Picasa3Albums (ou Picasa2Albums) dans "/Users/toto/Library/Application Support/Google/Picasa3/Picasa3Albums" et écraser le contenu éventuel;
  7. Sur MacOS: avec un éditeur de texte, éditer tous les fichiers ".pal" (un par album) se trouvant dans le ou les répertoires aux noms alphanumériques (32 caractères), par exemple: "c800f481d958f84feeb20685b03f256a/d3a28bd212b0c4f13c1db7a13718ab81.pal". Il faut y changer tous les chemins de photos, par exemple cette ligne:

    <filename>[C]\Documents and Settings\toto\Mes Documents\Mes Photos\2009\DCP0367.jpg</filename>

    doit devenir comme ceci:

    <filename>$HomeDir/Documents/Mes Photos/2009/DCP0367.jpg</filename>

    Noter qu'il faut aussi modifier les back-slash (\) en slash (/). Il est impératif que ces chemins correspondent exactement au chemin réel sur votre disque dur (donc à adapter intelligemment suivant l'emplacement de votre répertoire photo). Notez qu'il est possible d'utiliser des variables d'environnement comme ici $HomeDir qui équivaut à "/Users/toto".
  8. Sur MacOS: supprimer le répertoire "/Users/toto/Library/Application Support/Google/Picasa3/db3" (pour forcer Picasa à reconstruire sa base de données), lancer Picasa3, et attendre qu'il retrouve photos et albums. Si vous avez plusieurs dizaines de milliers de photos (comme moi), il faut être patient (1/2 heure).
Si au final cela ne marchait pas, c'est probablement que le chemin des photos dans les fichiers .pal sont incorrects. Malheureusement, lorsque Picasa ne trouve pas une photo spécifiée dans ces fichiers d'albums, il supprime l'album purement et simplement. Donc il faut reprendre la procédure au point 6.

dimanche 9 novembre 2008

MacBook Air

À sa sortie, beaucoup d'encre a coulé sur le MacBook Air, ce nouveau portable "le plus fin du monde", dit MBA pour les intimes... Le fait que ça lance un débat (parfois virulent), signifie au moins que c'est une réelle nouveauté, et que des choix technologiques sensibles ont été faits. Ce qui m'a principalement énervé sur le Net, ce sont les tests et critiques se contentant de juger les caractéristiques techniques sur les critères courants (« A-t-il le plus de mémoire? le maximum de connecteurs? Est-il le plus rapide? etc... ») , alors que pour un nouveau concept, on attendrait plutôt l'avis d'utilisateurs l'ayant vraiment essayé, non?

Acheté en mars 2008, voici donc mon jugement sur le MBA (première version février 2008):

Bien
  • d'une façon générale, pas de surprise par rapport aux caractéristiques annoncées, ni plus, ni moins;
  • superbe écran, très bon angle de vision, très lumineux, bonnes couleurs, adaptation automatique de la luminosité avec l'éclairage ambiant très bien configurée;
  • clavier très agréable: précis et doux; rétro-éclairage très pratique;
  • puissance (Core Duo 1.6 GHz, RAM 2 Gb, HD 80 Go) très suffisante pour tout type d'applications bureautique, développement ou calculs; évidemment, on peut en vouloir toujours plus... la faible vitesse du HD (4200 tr/mn) est le revers de la médaille miniaturisation/consommation, et n'est pas gênante à l'usage;
  • bonne autonomie batterie, à condition de ne pas trop pousser le processeur, ni la luminosité de l'écran. En moyenne, la batterie tient environ 3 heures. Mais il m'est arrivé d'avoir les 5 heures annoncées, le MBA sur une table avec un éditeur de texte (OpenOffice) et des calculs (Matlab), au cours d'une séance de travail où l'on passait la moitié du temps à discuter devant les résultats, et l'autre à programmer. Il est conseillé de désactiver le bluetooth et le wifi s'ils ne sont pas utilisés.
  • trackpad agréable, même si j'ai encore du mal à être aussi précis qu'avec une souris externe (mais ça viendra).
  • Wifi correct (j'ai trouvé quand même un peu moins sensible que celui de mon ancien DELL Precision), avec la nouvelle norme 802.11n à 130 Mb/s; grâce à la Time Capsule qui me sert de sous-réseau WiFi, je suis en haut-débit sans fil chez moi.
  • connecteur d'alimentation MagSafe vraiment génial; tous les ordinateurs portables devraient avoir ça.
Bof
  • le prix, et notamment le surcout délirant du disque SSD 64 Go à sa sortie... après une baisse de prix du SSD en juillet 2008, la nouvelle version du MBA est sortie: HDD 120 Go en standard, et SSD 128 Go à "seulement" 500 euros de plus. Carte graphique renforcée, rien de changé pour le reste. Ça devient tout à fait acceptable.
  • il aurait fallu 2 ports USB, vraiment. Pas de problème en ballade où on n'est pas là pour jouer avec les périphériques, à part insérer une clé USB de temps à autres, mais c'est au bureau que ça coince, en particulier s'il n'y a pas de WiFi: on doit éternellement choisir entre connexion Ethernet et clé USB! Et je ne parle pas du lecteur/graveur DVD... qu'on ne peut pas utiliser sur un hub USB (problème de puissance); c'est vrai qu'il y a le lecteur distant, mais il ne marche que si on est connecté en réseau... donc Wifi ou Ethernet.
  • l'adaptateur Ethernet aurait dû être Gigabit, sur un port séparé (ce qui aurait libéré l'USB) et inclus avec le MBA; il me semble que ça a le même niveau d'utilité - sinon plus - que la sortie vidéo pour laquelle 2 adaptateurs sont gracieusement offerts (VGA et DVI)! L'ajout d'une petite LED d'activité Ethernet n'aurait pas fait de mal.
  • même si l'autonomie est correcte, on en veut toujours plus lors des longs voyages... et pas moyen de changer la batterie soi-même. C'est idiot, car je pense que tout le monde aurait acheté plusieurs batteries et aurait alors pu profiter pleinement du MBA sans fil pendant des heures... 1 ou 2 batteries de rechange dans la poche.
  • webcam iSight de médiocre qualité
  • boîtier d'alimentation 45 W toujours un peu gros et encombrant (disproportionné par rapport au MBA). Mais comparé à celui des premiers MacBook blanc, c'est nettement mieux !
Conclusions
Très bonne machine hautement recommandable. Le MBA ne me quitte plus, et il impressionne tout le monde dès que je le sors de mon sac... Mis à part les quelques erreurs de choix d'Apple (probablement fruits d'un compromis technologie/coût), il répond parfaitement à son objectif: avoir conçu un portable le léger possible avec la contrainte de garder un clavier de taille normale et un écran correct, c'est-à-dire maintenir des conditions d'utilisation agréables. Il existe en effet des portables bien plus petits et bien plus légers... ça viendra même sur les téléphones et ça tiendra dans la poche, mais il faut avoir de bons yeux et de petites mains, et hors de question de l'utiliser en réunion pour montrer quelque chose aux collègues, alors que le MBA remplit parfaitement cet office. L'absence de lecteur optique ne m'a jamais gêné: j'ai rarement besoin de graver quelque chose dans le train ou dans un bistrot... ça attend toujours le bureau ou la maison. Et finalement les échanges de données volumineuses se font maintenant beaucoup plus par clé USB, aujourd'hui de contenance égale à un DVD et beaucoup plus pratique. Donc pour le voyage, c'est-à-dire l'utilisation principale d'un ordinateur portable, c'est une très bonne machine dont on profite pleinement dès qu'un réseau WiFi se présente. Ce qui est dommage c'est pour la maison: un petit connecteur USB en plus aurait été mieux.

Je pense finalement que les choix fonctionnels d'Apple pour le MBA sont assez avant-gardistes et le résultat d'une réflexion très intelligente sur ce qu'est un ordinateur portable et ce à quoi il doit servir. Mais ils sont loin d'être idiots chez Apple ... conscients de ne pas convaincre tout le monde, pour les clients qui veulent garder un portable aux fonctionnalités "à l'ancienne" (grand écran, maximum de connectique, maximum de puissance... comme à la maison... un ordinateur plus "transportable" que "portable"), il y a toujours l'excellente gamme des MacBook Pro.

Pour terminer, cette pub comparative très drôle du nouvel IBM Lenovo, sensé concurrencer le MBA:


... qui ravira tous ceux qui veulent un "équivalent" avec graveur DVD interne, 3 ports USB, un look très ordinaire et Windows Vista!

Je donne dans cet article quelques liens de logiciels gratuits (et souvent libre) pour MacOSX. Et pour finir, une vidéo qui indique comment démonter son MBA: ifixit (il faut oser quand même).

dimanche 26 octobre 2008

Les nouvelles limitations de rouler

Avec plus de 20 ans de conduite mais aujourd'hui parisien et utilisateur occasionnel de véhicule, je pense être un conducteur prudent et responsable. Comme beaucoup, j'ai malheureusement connu des personnes proches décédées dans un accident de voiture, et j'ai moi-même eu la fâcheuse — mais constructive — expérience d'un ratage de virage en campagne boueuse, quelques mois seulement après avoir obtenu mon permis (en 1987)... heureusement sans dommage corporel. Je cite ces deux expériences personnelles car elles ont été essentielles dans mon appréhension de ce qu'est la “sécurité routière”. Personne n'a en effet envie de casser sa voiture, se faire peur dans un tête-à-queue et encore moins perdre la vie... mais encore faut-il avoir conscience du risque, bien réel, que l'on prend quand on se met au volant d'une voiture.

Tout récemment, je me suis fait flashé à deux reprises: l'une à vitesse retenue de 74 km/h (limite à 70) et l'autre à 111 km/h (limite à 110). Assez surpris et stupéfait d'avoir pu commettre une infraction malgré ma conduite prudente, j'ai eu envie de partager mon sentiment face à ce que je considère réellement comme une sorte d'injustice... et qui soulève à mon avis des problèmes bien plus graves que ces simples contraventions.

Après 20 ans de permis et pas mal de kilomètres, je me sens une certaine légitimité à détailler ici la règle de sécurité que je me suis fixée au volant: ajuster simultanément ma vitesse et les distances de sécurité associées, en fonction des contextes suivants:
  • le conducteur: aptitude à prendre le volent (fatigue, alcool, etc...);
  • le véhicule: tenue de route intrinsèque, puissance, entretien mécanique;
  • la situation: zone urbaine ou route, présence potentielle de piétons ou non;
  • la circulation: présence et comportement des autres véhicules;
  • la largeur et la courbure de la voie;
  • le type de revêtement et son état, par ordre croissant de difficulté: pluie/neige/verglas/boue;
  • les conditions de visibilité: la distance bien sûr, mais aussi la qualité optique du pare-brise et des rétroviseurs;
  • les difficultés diverses (présence de travaux etc...);
En tenant compte intelligemment de tous ces paramètres pour moduler sa vitesse, j'affirme que l'on peut éviter la totalité des accidents responsables et la grande majorité de ceux qui pourraient être provoqués par un tiers. Cela suppose bien entendu de rester concentré pendant la conduite (pas de téléphone, pas de GPS, pas de discussion animée, aucune distraction), en surveillant en permanence son “environnement” routier: devant, sur les cotés et derrière soi. La vitesse joue un rôle très important: il y a une relation directe et entre celle-ci et la rapidité nécessaire pour réagir face à une difficulté. Plus on va vite, moins on aura le temps de réagir. D'ailleurs, les chiffres officiels semblent sans appel: on nous dit que la gravité des accidents est directement proportionnelle à la vitesse, car celle-ci fait augmenter l'énergie cinétique (et donc la violence du choc), mais aussi diminue l'angle de vision, augmente le temps et donc la distance de réaction et de freinage. Si on y ajoute un manque d'attention, les conséquences peuvent être terribles.

Mais faut-il pour autant diaboliser la vitesse, comme le fait actuellement le gouvernement et les médias ? Certes non! Pour expliquer cela, revenons aux bases... Les avions volent à plus de 900 km/h et plus de 300 en bout de piste au décollage... le TGV roule à plus de 500 km/h... tout ça avec des centaines de passagers à bord, alors posons-nous cette question légitime: pourquoi les autorisent-on si la vitesse était intrinsèquement dangereuse ??

Et bien parce que “c'est étudié pour”, comme dirait Fernand Raynaud! Sérieusement, ce sont bien les conditions réunies autour de la vitesse qui comptent, plus que la vitesse elle-même. Le monde d'aujourd'hui va vite et personne n'a de temps à perdre, il faut donc se donner les moyens de cette vitesse. Les pistes d'aéroport sont larges et bien entretenues, la courbure des voies ferrées est adaptée aux nouvelles performances des trains, et la circulation des transports collectifs est strictement règlementée. D'ailleurs quand il y a un accident d'avion ou de train, on n'a jamais entendu accuser la vitesse (pourtant tout aussi “responsable” que dans un accident de voiture), mais plutôt un problème technique ou une erreur d'aiguillage... alors pourquoi cette réaction presque systématique face aux accidents de la route? Alors que, rappelons-le, les voitures modernes et nos belles autoroutes sont conçues pour aller à près de 200 km/h...

Autre argument: on nous dit que dans 80% des accidents en ville, 60% sur route et 40% sur autoroute, les conducteurs “roulaient trop vite”... J'en conclus déjà qu'au moins 60% (la majorité) des accidents sur autoroute ont une autre cause... et c'est pourtant sur la voie où l'on peut rouler le plus vite (pour info sur les 5000 morts par an sur nos routes, seulement 300 le sont sur autoroute, soit 6%). Et quel est le pourcentage de conducteur dépassant régulièrement la vitesse autorisée ? D'après les chiffres officiels, il dépasserait les 50%... Donc, reprenons: plus de 50% des automobilistes font des excès de vitesse, et dans les chiffres d'accidents sur autoroute, ce pourcentage tombe à 40%. Un bon statisticien en déduira que la vitesse n'est pas le paramètre influent sur l'occurrence des accidents.

Enfin une autre façon, un peu caricaturale, de voir les choses: la vitesse serait le grand responsable des accidents de la route? et bien alors supprimons-la! Rouler à zéro km/h, ça éliminera purement et simplement les accidents, n'est-ce pas? Alors, restons sérieux, concentrons-nous sur les conditions à réunir pour utiliser cette vitesse tout en réduisant les risques, et arrêtons de pointer du doigt un faux responsable. Or dans les campagnes de communication officielle, les articles ou les reportages, on n'hésite plus à faire ce raccourci qui est une véritable contre-vérité: «la vitesse serait le premier responsable des accidents». Non, la vitesse est un élément essentiel de ce qu'on appelle un “transport”, le fait de se déplacer d'un point à un autre, il faut pour cela une vitesse, la division de la distance par le temps de parcours. La vraie question est jusqu'à combien ? Et on revient à rechercher l'adéquation de la vitesse avec les circonstances.

D'ailleurs, les chiffres de la route ont confirmé a posteriori mon point de vue: après quelques années de radars automatiques, les automobilistes ont diminué leur vitesse, mais le nombre d'accidents n'a effectivement pas diminué; c'est leur gravité qui a clairement baissé. C'est pour moi la preuve indéniable que la vitesse n'est pas la cause des accidents. Et certains s'accordent bien pour préciser que c'est en effet un facteur aggravant, et non la cause.

Le gouvernement joue et communique volontiers sur cette constatation: plus on diminuera la vitesse autorisée, plus on diminuera le nombre de morts sur la route. C'est vrai et indéniable. Ce qui ne va pas c'est qu'on nous fait croire qu'ils ont trouvé la méthode efficace de sécurité routière. Or de la même façon, si on diminuait le nombre de véhicules, ou si l'on incitait à ne plus prendre son véhicule, on diminuerait aussi le nombre de mort proportionnellement...

Diminuer la gravité des accidents est bien sûr un objectif noble, et le contrôle de la vitesse étant simplissime à mettre en œuvre, l'État s'est plongé dans cette “solution miracle”... et uniquement dans celle-là. Et comble de tout, on nous vend cette répression violente (payer une amende ou subir une peine de suspension de permis sans pouvoir discuter) comme de la prévention! Grâce à ses contraventions justes et équitables, la police vous a préventivement sauvé la vie et celle de vos concitoyens, car vous auriez pu provoquer des accidents! Ça ne vous rappelle pas le raisonnement tordu d'un certain «W.» face à l'Irak ??

Combattre les vraies causes des accidents de la route est me semble-t-il primordial, et moins simple il est vrai, que d'installer un petit radar qui va faire baisser les chiffres mais sans s'attaquer au problème de fond. Les actions à réaliser dans ce domaine devraient être, simultanément:
  • améliorer la qualité des véhicules,
  • améliorer la qualité des routes (revêtement et signalisation),
  • améliorer la qualité de la formation des conducteurs (apprendre les vraies règles de sécurité et à respecter les autres),
  • diminuer le trafic des poids-lourds (premiers acteurs des accidents mortels).
Pour les deux premiers points, d'énormes progrès ont été faits ces dernières années; la tenue de route des nouvelles voitures s'améliore d'années en années, leur résistance aux chocs et aux incendies protège de plus en plus les passagers, les revêtements routiers et la signalisation ont aussi très largement évolué... même si on aimerait par exemple, que les limitations de vitesse s'adaptent automatiquement à la circulation ou à la météo... Restent les conducteurs. Et c'est là que le bât blesse. Les auto-écoles enseignent le code de la route et apprennent à utiliser une voiture, mais quand on en sort avec son permis en poche, on ne sais pas conduire, ou en tout cas, on ne maîtrise pas les comportements élémentaires de sécurité. C'est pour moi la raison principale des accidents de la route... et leur nombre ne diminuera pas tant qu'on ne se donnera pas les moyens d'une formation sérieuse des conducteurs.

Mais revenons à notre petite réflexion sur la vitesse.

En identifiant la vitesse comme l'un des principaux responsables des accidents, on a utilisé la limitation de vitesse comme une soi-disant arme absolue contre les “délinquants de la route”. Il y a eu alors 3 actions simultanées de l'État (voir le site):
  1. nouvelles lois avec aggravation excessive des sanctions,
  2. réduction de la vitesse limite dans de nombreuses portions de routes (y compris de larges nationales et autoroutes),
  3. installation de radars automatiques et multiplication de contrôles intransigeants.
Paradoxalement, ceci s'est fait pendant que la qualité (et donc les conditions de sécurité) des routes et des véhicules augmentait... Et la cerise sur le gâteau: finie la tolérance d'environ 20 km/h des radars mobiles d'autrefois; la marge de tolérance des excès est maintenant de 5 km/h, soit la “marge technique” cumulée entre la précision du radar et celle de votre compteur de vitesse! Je ne sais pour vous, mais mon compteur est gradué tous les 10 km/h, et a une précision approximative de 5 à 7 km/h (on peut vérifier avec un GPS qui lui est très précis). Donc pour être sûr de ne pas dépasser la vitesse autorisée, il faut être nettement en dessous de la limite au compteur, soit en dessous de 40 pour les limites à 50, en dessous de 80 pour les limites à 90, etc... Et là un effet extrêmement pervers intervient. Une étude américaine donne en effet ce tableau [tiré de securiteroutiere.info]:

Ce sont les données d'accidents de la route (jour, nuit et sur autoroute), non pas en fonction de la vitesse, mais en fonction de l'écart à la vitesse moyenne de tous les véhicules. Premier constat, les étoiles (sur autoroute) sont sur la courbe la plus basse. Deuxième constat, le minimum des courbes n'est pas autour de la vitesse moyenne, mais plutôt 20 km/h au dessus. Enfin troisième constat, si les accidents commencent à augmenter avec un excès de vitesse de 30 km/h au dessus des autres, il augmente dans les mêmes proportions pour la vitesse moyenne et plus encore pour un excès de lenteur de seulement 20 km/h. L'augmentation des accidents semble pointer vers l'infini à 60 km/h en dessous de la moyenne. Il y a trois conclusions importantes à tirer de ces données:
  1. ce n'est pas la vitesse absolue qui importe sur les accidents, mais la vitesse relative par rapport aux autres véhicules. Pour limiter les accidents, il faut donc inciter tout le monde à rouler à peu près à la même vitesse, et ceux qui s'en tireront le mieux sont les plus rapides à +20 km/h.
  2. rouler trop lentement est plus dangereux que rouler trop vite! À quand les radars d'excès de lenteur?
  3. et surtout: les radars automatiques actuels contraignent les conducteurs à se maintenir pile dans la “zone rouge”... il ne faudra pas s'étonner si les chiffres d'accidents se maintiennent d'années en années!
Si on ne tient pas compte de cette oppression, et qu'on se concentre sur une conduite raisonnable et exempte de risque réel, on peut arriver à des situations totalement aberrantes, où en roulant sur une large nationale 2 voies, au revêtement parfait, avec une bonne visibilité, en respectant largement ses distances de sécurité, à une vitesse adaptée à la tenue de route de son véhicule, on peut écoper de 90 € d'amende et perdre 4 points sur son permis, voire se le faire retirer pendant 3 ans. Au nom de quoi ? D'un grave manquement à la sécurité routière ? Certainement pas! D'un dépassement de vitesse limite fixée arbitrairement et inadaptée à la situation réelle, là oui!

On voit ici l'inadaptation de ces radars, aggravée par des incitations au chiffre des forces de l'ordre, ce qui revient presque au même puisque la police et la gendarmerie vont alors se comporter comme des radars automatiques, sans discussion possible... alors que nos “gardiens de la paix” devraient au contraire servir d'interface humaine dans chaque cas particulier, interface indispensable à l'application d'une justice raisonnable. Sans cela, avec un radar ou un policier opiniâtre, il n'y a plus un cerveau pour juger une situation réelle, et répondre en son âme et conscience à la question fondamentale: le conducteur a-t-il vraiment mis sa vie ou celle des autres en danger ? En roulant à 116 km/h au lieu de 110 km/h ? Qui oserait répondre «oui» ?

Au lieu de cela, les limitations de vitesses se multiplient, souvent inadaptées au contexte de sécurité, et comme par hasard, les radars vont être installés à ces endroits précis... là où l'on ne les attend pas a priori, là où les conditions de premier ordre (largeur de voie et visibilité) sont toutes réunies pour se permettre d'aller modérément plus vite, sans prendre absolument aucun risque supplémentaire. Conséquence directe: les conducteurs responsables, qui forts de leur expérience de conduite, voudraient exploiter les conditions de sécurité précitées pour réguler leur vitesse et ainsi limiter au maximum les risques, se retrouvent à devoir fixer des yeux leur tableau de bord, au détriment de la route et de la circulation, pour s'assurer qu'ils ne sont pas en excès de vitesse règlementaire! Et je ne parle pas des limitations franchement mal placées, qui obligeraient (je me refuse toujours à le faire, quitte à avoir une amende) à réduire très dangereusement sa vitesse et augmenter le risque d'accident avec les véhicules suivants! Il y a nombre de situations dangereuses sur la route, où il faut parfois accélérer momentanément pour éviter un accident, ne serait-ce que pour dépasser un autre véhicule. La loi d'aujourd'hui l'interdit.

Le système actuel, avec sa mauvaise loi et son application trop stricte, est totalement aveugle et en devient très souvent injuste, pénalisant le comportement de conducteurs comme moi, qui mettent la sécurité dans leur priorité comportementale au volant. Je ne prône pas la vitesse au volant, je dis juste que le vrai problème des accidents de la route n'est pas là. Il suffit d'aller voir la situation à l'étranger pour s'en convaincre.

Alors si on ne veut pas payer d'amendes ou être traité en criminel de la route, il ne reste que deux solutions: ne plus conduire du tout (mais alors améliorons les transports en commun svp), ou respecter bêtement les limitations, c'est-à-dire rouler 10 à 20 km/h en dessous de la limite autorisée (parfois à 50 km/h sur des portions d'autoroutes), concentrant son attention sur les panneaux et sur son compteur, au détriment du reste, au détriment de la vraie “sécurité routière”.