samedi 10 octobre 2009

Mise à jour Mac OS X Snow Leopard

Lorsque sous la douce pression du Chevalier F. de B., Son Altesse Tutup Premier, mystérieux et subtil érudit et heureux possesseur d'un MacBook, effectue la mise à jour de son système vers Snow Leopard, cela donne ce très improbable poème :



APOTHÉOSE DU LÉOPARD DES NEIGES

Ainsi, toujours poussé vers de nouveaux rivages,
Du divin Chevalier considérant l'augure
Je résolus enfin de tenter l'aventure
Et du prompt Léopard rajeunir le visage.

Lors, requérant des Dieux l'auguste patronage,
Sur d'immenses bûchers, d'imposants sacrifices
Desquels l'humble senteur fondait d'heureux auspices,
De ma résolution furent l'appareillage.

Ah ! Combien de veaux gras, de taureaux vigoureux,
De pygmées sarkozys, de tremblantes agnelles,
Dont le sang bouillonnant coulait en cascatelles,
Témoignaient à l'envie de l'ardeur de mes vœux.

Le cilice et la haire pour unique parure,
Discipline m'étant rigoureuse compagne,
Je jeûnai (le foie gras pour moi semblait cocagne,
Château La Grâce Dieu ineffable souillure).

À ces macérations j'abandonnai un corps
Impur, et j'exhalai de lugubres complaintes
Que mon âme éperdue jaculait sans contraintes ;
D'Iris aux ailes d'or j'implorai le recors.

La fille de Thaumas et de l'Océanide
De ma supplique fut messagère efficace.
Bientôt de la nuée qu'une lueur efface,
Brillant comme Phébus et fort comme l'Alcide,

Précédé d'angelots résonnant le kaval,
Sur un char gouverné par des nains priapiques
Apparaît, brandissant de courtes falariques,
D'éclairs environné, le neigeux animal.

De terreur aussitôt je demeure glacé,
Je tremble, je frémis, à mes yeux resurgit
L'hydre dont la hideur épouvante ma nuit,
Le monstre de chevaux troyens entrelacé,

En un mot comme en cent, l'odieux Microsoft.
(Ah ! Pardon, vieil Hugo, qui avait rime à deth,
Car n'ayant pas trouvé ce que l'on attendait,
À mon tour je plagie puisque Jérimasoft !)

Mes craintes étaient vaines. Le fauve impitoyable,
Qui d'ordinaire enserre en ses griffes puissantes
Sa victime broyée, déchirée, pantelante,
Sort dont chacun connaît qu'il est irrévocable,

S'approche, bienveillant ; un grave feulement
Émane sourdement de sa vaste poitrine :
« Écoute, me dit-il, sache que ma doctrine,
« N'est point d'exterminer ceux qui révéremment

« Me servent et m'honorent ; mais avant toute chose,
« Oubliant du vulgaire les pleutres effrois
« Apaise ton esprit, trompe ton désarroi,
« Observe exactement la loi que je t'impose. »

Aussitôt il déploie de ses membres agiles,
Un large gonfanon qui porte pour emblème
« INSTALLER ». Écrasé par cet honneur extrême,
Tel Moïse accueillant les tablettes d'argile,

Je demeure confus, mon âme se dérobe.
« Presse, dit-il encor, de ton doigt musculeux
« Cette inscription qui en appelle aux dieux,
« Puis ayant accompli cette tâche si probe

« Pars, rejoins tes enfants, tes femmes, tes maîtresses
« Qui t'attendent tremblants dans ton humble chaumière
« Accablés de frayeur et confits en prières.
« Va, et revient tantôt, frémissant d'allégresse ;

« J'aurais, durant ce temps, forgé le rituel,
« À l'Olympe ordonné le secret processus
« Dont l'accomplissement forme le consensus
« Des diverses parties de l'outil virtuel. »

Je fis ce que mandait le céleste animal ;
Je partis, je revins, l'âme ivre d'espérance
Ce que je vis m'emplit d'une mâle assurance :
Démiurge avait fui et tout était normal.

Envoi

Princes, de Renommée embouchez la trompette,
Du Monde parcourez les vastes étendues,
Que votre piété porte jusques aux nues
Au son du mirliton cette aimable ariette :

« Plus longue est la bretelle et plus c'est évident
« Tombe le pantalon ;
« Car les choses assurément
« Sont ce caleçon ! »

Tutup Premier, O.S.C.

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